mardi 30 octobre 2007

Projet de loi 195 : Calmez-vous, Monsieur Charest!


Quelle arrogance! Vous osez vous enticher de la mémoire de René Lévesque pour faire valoir un point de vue totalement biaisé du projet de loi 195. L’avez-vous vraiment lu, Monsieur Charest? Vos « spins » commencent-ils à manquer de jugement? Vous sentez la soupe chaude Monsieur Charest? Pour répondre du tac au tac à votre lettre ouverte, je ne me sens pas assiégé (lire la lettre au lien suivant), loin de là.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071030/CPOPINIONS02/710300681/6732/CPOPINIONS

Certains arguments que vous soulevez dans votre boniment demeurent essentiels mais n’est pas en contradiction avec le projet de loi 195. Au contraire. Ce dernier ne fait que renforcir notre position et clarifier ce qui semble flou pour beaucoup de nouveaux arrivants.

Qu’en est-il vraiment (mes perceptions) :

* Comme l’ont déjà dit plusieurs de mes collègues (voir blogues souverains), ce projet de loi est aussi une stratégie. En effet, malgré les faibles chances d’approbations sous la gouvernance actuelle, le PQ montre ses couleurs. Rien de plus normal lorsque l’on aspire au pouvoir.

* Ce projet de loi est une excellente façon de faire parler de notre identité propre, sans même utiliser le mot « référendum » comme il le fût ad-nauseam depuis près de 25 ans (et même plus).

* La question de la francisation est tout à fait légitime dans un contexte où la définition d’une identité passe par sa culture et sa langue. Ce processus de francisation existe déjà. Vous le savez, j’en suis sûr. J’en fais personnellement l’expérience en entreprise. Évidemment, cela se fait sur une base volontaire pour le moment. En collaboration avec Emploi-Québec et le Fonds National de formation de la main-d’œuvre, les subventions à la francisation sont disponibles et généreuses. Ainsi, une fois l’immigrant employé par une entreprise, il est facile de l’aider à s’intégrer un peu plus au monde qui l’entoure avec cette subvention. Ce geste lui permet de ne pas s’enclaver dans des ghettos qui restreignent sa qualité de vie. Ce volontariat face à la francisation doit changer. Plus de détail sur cette subvention se trouve dans le lien suivant :

http://www.emploiquebec.net/francais/entreprises/loiformation/interventregion.htm

* La question de la charte Québécoise fait parti de l’officialisation des démarches mentionnées dans le projet de loi 195. Cette charte, qui se veut inclusive est la pierre angulaire des convictions d’un peuple qui défini son identité. Comme vous le dites si bien, Monsieur Charest, nous somme une minorité en Amérique. Toute minorité est confronté un jour ou l’autre à une forme parfois sournoise d’asservissement. Voici justement une belle occasion de nous prémunir de moyens permettant de crier haut et fort que nous aimons notre statu différent, notre culture, si variée soit-elle et notre histoire.

* Il est faux de croire que le fait de résider au Québec veut aussi dire que ses immigrants connaissent réellement ce qu’est le Québec. Plus souvent qu’autrement, de fausses perceptions sont véhiculées. Le fait de vouloir demander une compréhension de l’histoire d’une terre d’accueil, si superficielle soit cette compréhension, ne peut que renforcir l’appartenance à cette terre. Ais-je besoin de rappeler que la majorité des personnes qui entrent dans le pays du Québec ont fait ce choix de façon éclairé? Il nous incombe donc de soutenir leur introduction et créer ainsi une symbiose de cultures tout en respectant le peuple qui reçoit. Ici, « le peuple » veut dire tout les citoyens établis sur cette terre, inclusivement…

* La commission Bouchard-Taylor n’est que la pointe de l’iceberg d’un processus d’identification. Vous vous trompez, Monsieur Charest, en mentionnant que cette commission est une fin en soi. C’est seulement un des outils à notre disposition pour bien définir ce que les Québécois veulent pour leur avenir.

Ainsi, veillez à ce que vos « spins » vous transmettent la bonne information. Avec cette lettre que vous avez publiée ce matin, vous ne faites que confirmer votre nervosité face à une opposition beaucoup plus proactive que vos troupes.
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2 commentaires:

Dianerythme a dit...

Je te lis et j'ai l'impression de déguster un bon repas..Mmm..
En effet ce que tu écris est tellement ce que je pense aussi sauf que moi je n'ai pas tout ces mots que tu as, tu es le complément d'objet direct qui manquait à mon sujet!..HIHIiii! Je m'abreuve chez toi telle une louve qui n'a point mangé depuis longtemps....avec appétît!..:) merci..

GL a dit...

Mathieu Bock-Côté, doctorant en sociologie à l'UQAM, défend le projet de Pauline Marois à une émission diffusée à CHOQ.fm

On peut l'écouter ici
www.publications-universitaires.qc.ca/?p=23