Le dogme est contesté par la libre pensée. Ici, rien ne sera épargné. Le roi surveille autant le pion que la reine.
jeudi 21 août 2008
Vous êtes dans le piano
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Nous sommes maintenant à des lieux du royaume kitch de Richard Abel. En fait nous sommes dans un univers enfumé et mélancolique. Nous sommes littéralement dans le piano de Gonzales (Jason Beck). La beauté de cet œuvre n'est pas dans son originalité mais réside plutôt dans l'ambiance ultra feutrée et la douceur blanche des mélodies. Nous sommes presque invités dans le salon de Claude Debussy ou de Satie. Ce producteur canadien exilé nous montre ici son talent de pianiste aérien et festif avec "Solo Piano".
Le voyage que nous propose Gonzales, à travers seize courtes élégies musicales, est couvert de grosses ouates et de pénombres réconfortantes. Certaines pièces nous transportent dans le Montmartre d'Amélie, dans le cirque du grand Zampino ou au Birdland de New York. Nous sommes si près de l'instrument que nous pouvons parfois entendre les doigts du pianiste heurter l'ivoire blanc et noir. C'est une musique suggestive au possible, où il est facile de se réfugier pour inventer histoires folles et univers lubriques.
Soyons honnête; cet opus n'a pas nécessairement besoin d'une écoute très attentive. C'est justement ce qui rend la vie utile du disque bien au-delà du simple CD, comparativement à ce que nous offre la majorité de ce qui se retrouve en palmarès. En fait, le dernier de Gonzales est intemporel et apatride musicalement. Certains oseront qualifier ce long jeu de jazz minimaliste ou même de postiche impressionniste. Oui, il y a similitude. Par contre, la beauté de "Solo Piano" demeure dans l'oubli du temps lors de l'écoute. Les notes nous bercent simplement et sans pudeur. Que vous soyez au travail, au coin de lecture ou au fourneau, cette œuvre transporte, berce et libère du carcan quotidien. Il faut juste savoir écouter, que ce soit attentivement ou non.
mercredi 20 août 2008
Le Harper à deux bouches
Le Lac Athabasca, en Alberta, regorge d’espèces de poissons fringants et appétissants. Ce lac, bien situé en aval d’une des plus grandes sablières énergétiques du monde, tient sa renommée grâce au fameux spécimen, le Harper à deux bouches, parfois appelé, le John Baird aux yeux d’or, à cause de sa soif insatiable pour l’or noir provenant des sables bitumineux et de ses résidus d’exploitation. En effet, le Lac Athabasca sert de filtre naturel pour les travaux sans vergogne de l’homme effectués en amont. Qu’à cela ne tienne, le Harper à deux bouche (et aux yeux d’or) à su s’acclimater à cet environnement hostile en se développant une capacité pour dire une chose par une bouche, pendant que l’autre bouche en dit une autre. Il se permet ainsi de s’adapter aux énormes différences culturelle entre les provinces du pays dont il fait parti. Sachant que deux bouche valent mieux qu’une et par cette mutation, le Harper s’autorise à hameçonner le plus de pêcheur possible lors de la fraie qui le fera parcourir le pays de long en large l’automne prochain, en quête du « poissons électeur».
Pour plus de renseignements ou pour commenter sur le Harper à deux bouches, veuillez communiquer avec le ministère de l’environnement à l’adresse suivante : http://www.johnbaird.com/
Il est toujours possible de connaître l'origine de ce beau spécimen à l'adresse suivante: http://www.radio-canada.ca/regions/alberta/2008/08/19/003-poisson-2-bouches_n.shtml
(Cette capsule est payée par la fédération canadienne de la faune et toute sorte de commanditaire plus obscure les uns que les autres)
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mardi 19 août 2008
Ma première Place des arts… municipaux
La préparation
Je me suis pointé bien candidement, sans trop savoir à quoi m’attendre et sans grande préparation. Jadis, j’avais déjà lu quelques procès verbaux en temps (très) perdus, afin de m’initier au charabia de la législation municipale. Ces procès verbaux ont été peu efficaces sur le pouvoir d’exciter ma fibre politique; d’où la constante résurgence de la fameuses maxime : « J’ai d’autres choses à faire que d’assister aux séances du conseil municipal… » . Or, c’est avec la crainte du puceau que je suis entré dans la salle sans âme. Malgré les vacances estivales, il y avait tout de même au-delà de 20 personnes qui attendaient nerveusement leurs cinq minutes de gloire. Afin de me fondre dans cette faune aux dents acérées, je n’avais que pour parures un crayon et un carnet. J’étais ainsi prêt à entendre (et noter pour le bien de ce blogue) les doléances de mes concitoyens.
Que le spectacle commence
À ma grande surprise, il n’y a pas eu de moment de prière ou de moment de réflexion au début de la séance. Pas d’accommodement inutile ou de catholicisme exacerbé à la Jean Tremblay, clownesque maire de Saguenay. De toute façon, une prière, ou un moment de silence aurait eu un effet analgésiant sur les intervenants qui se préparaient à entrer sur scène lors de la première période de question (la partie la plus intéressante de la soirée). J’accorde ici, à la manière d’un Dumbledore, un point aux élus municipaux.
Or, j’ai eu droit, dès le début, à une histoire de vidange enlevante et passionnée; le genre d’histoire qui démontre la complexité du fonctionnariat municipal, en ce sens qu’une compagnie de détritus ne ramasse pas les vidanges d’un groupe de citoyen lorsqu’elles sont déposés à la frontière de deux villes. En effet, les deux compagnies pensent que c’est à l’autre d’en disposer. Malgré le discours enflammé du citoyen, qui était à la hauteur d’un indigné au FM parlé de Montréal, les conseillers ont été très respectueux et ont écouté le pugiliste jusqu’au bout, parfois même en opinant du bonnet! Il y a même eu un vent de résolution de problème qui s’est pointé. C’est peu dire comment je suis impressionné. Mon cynisme envers les élus municipaux a commencé à en prendre pour son rhume. J’accorde ici un deuxième point à la gent municipale. Ainsi, les minutes passèrent et les intervenants aussi. J’ai pu, par exemple, ouïr les complaintes de citoyens mal informés sur le développement potentiel d’un concessionnaire automobile derrière leur quartier (des citoyens genres « pas dans ma cours SVP »). J’ai aussi entendu des questions très courtes qui auraient pu être répondu simplement en appelant à la ville (c’était un peu pathétique). Malgré le petit nombre de badaud, l’auditoire était hétéroclite à souhait et respectueux de la bienséance. Vais-je voir de l’action?
Est-ce qu’on m’en passe une vite?
L’action devra attendre encore un peu. Après la première période de question, ce fût le moment du charabia légal, le temps de la valse des autorisations spéciales, des approbations de subventions diverses et d’octroi de contrat ça et là (comme le déneigement des rues… oui déjà…). Une bonne proportion des citoyens présents ont dû quitter la salle pour cause « d’endormite » aigus. J’avais du mal à suivre et je me demandais légitimement si je me faisais passer des petites vite à la vue de tous ces amendements à quelques budgets mal évalués au départ.
De l’usage de la démocratie locale
C’est ainsi que la deuxième période de question revenait à l’ordre du jour, sans grands remous. Le moment fort de l’assemblée est apparu à la toute fin, lorsque l’un des conseiller a fait une remontrance aux deux journalistes locaux présents, entre autre pour divulgation de fausses informations. Ce conseiller, dont j’oubli le nom, mais que je surveillerai de plus près la prochaine fois, à mentionné à quel point l’usage de la démocratie par les citoyens fait défaut. Pour bien illustrer son propos, ce dernier faisait état du fait qu’une de ces journalistes a mentionné dans son article polémique quelques plaintes de citoyens mécontents par rapport à l’implantation probable d’un concessionnaire Honda entre le Château Vaudreuil et le rond point de la voie de service de la 40 est. Ayant reçu plus de 60 appel de citoyens inquiets ou mécontents directement à sa résidence, le conseiller s’était préparé au pire lors de la séance où j’étais présent. Ce conseiller à pu constater que, malgré ses invitations, seulement 2 citoyens ont mentionné de façon officielle leur inquiétude face au développement de la bande de terre susmentionnée. Je ne peux qu’adjoindre ma voix à ce fougueux conseiller et soulever le fait que la majorité des gens sont capable de se plaindre dans un semi-anonymat, mais lorsqu’on leur demande d’utiliser les canaux officiels de la démocratie municipale pour faire valoir leur point de vue, c’est le silence, c’est le néant. On se demande alors pourquoi les choses se font sans notre consentement… J’accorde encore un point de plus au conseil de ville (et beaucoup de points en moins pour les citoyens).
Un cynisme difficile à enrayer
Cependant, il y a place à amélioration. Toute cette mascarade du conseil de ville cache certains vices. Par exemple, si nous voulons contester un projet, les votes sur les projets de la ville se déroulent souvent au beau milieu de la journée, à des heures qui ne conviennent qu’aux têtes blanches de notre patelin. D’un côté, on nous dit de se présenter en grand nombre au conseil de ville, mais de l’autre, les outils proposés ne sont accessible qu’à une minorité. Face à ce constat, comment ne pas y voir une manipulation de la part des élus, afin de minimiser l’opposition? Vu la teneur plutôt estivale de cette séance du conseil de ville (le maire Pilon et deux autres conseillers étant en vacance), je me promets de retourner visiter mes élus locaux cet automne et ainsi parfaire ma compréhension des arts… municipaux… et ainsi voir si on peut avoir la piqure pour la politique municipale et ses dossiers de voiries...