vendredi 1 août 2008

« Support our troop! qu’y disaient »

Ça ne sent pas bon. C’est même un peu nauséabond cette histoire d’enfants tués par l’armée canadienne en Afghanistan. Nous avons les sempiternelles excuses du ministère de la défense qui soutient que les dommages collatéraux sont malheureux, mais inévitables en situation de conflit. Ainsi, nous serions en conflit? Je croyais que nous étions là-bas pour aider le peuple Afghan à reconstruire la paix et la démocratie dans un pays contrôlé par les Talibans? Voici un autre bon exemple de désinformation au nom de la sécurité nationale. J’entends déjà les droitistes rouspéter : Ils disent que les soldats se sont simplement protégés contre quelqu’un qui ne voulait pas obtempérer. J’en conviens. De toute façon, nous sommes à des milliers de kilomètre de la vérité. Mais que peut-on retenir d’un tel événement?

On nous enrôle de force
Lorsque je fais le décompte des morts militaires canadiens qui s’additionnent, on peut se demander légitimement où nous en sommes avec cette « guerre ». Est-ce que le but premier, comme l’explique si bien le site web de la défense nationale, est respecté? Entrons-nous discrètement dans une escalade de violence dont les armées perdent le contrôle? La pression de l’OTAN (autant dire des États-Unis) s’est élevée d’un cran depuis un an. Les Talibans semblent avoir repris des forces et la paix ne sera pas réinstaurée en 2009. Peu importe qui gagnera les prochaines élections, comment le premier ministre du Canada de 2009 pourra justifier un retrait des troupes? La défense nationale était parfaitement au fait de ces possibilités et le gouvernement se servira de la situation actuelle pour solliciter un délai de mission supplémentaire. Bon nombre de Québécois étaient d’accord pour apporter de l’aide dans les infrastructures ou pour un transfert d’expertise de la démocratie nationale, mais pas de jouer à la police en lieu et place des Américains, sous prétexte qu’ils en ont plein les bras dans le bourbier d’Irak. Malheureusement, nous avons été bernés par la façade du bon militaire Canadien qui pensait sauver le peuple Afghan en 5 ans. Il est maintenant trop tard pour reculer, le Canada doit finir ce qu’il a commencé. Pour vous en convaincre, veuillez lire le reportage paru aujourd’hui sur SRC Internet. Imaginez seulement la réputation du pays si nous annoncions notre retrait dans de telles conditions. Certains diront que ça ne nous touche pas, ici au Québec. Que cette histoire est de la faute du ROC et de leur mentalité guerrière. À ce que je sache, nous faisons encore parti de ce maudit pays. Tout ce que fait le Canada nous éclabousse. De plus, aux yeux des autres pays de l’OTAN, le Québec ne pèse pas lourd dans la balance internationale. Enfin, pas encore…

Une idéologie impossible à soutenir
J’ai la conviction que le problème de l’Afghanistan ne peut pas être réglé par des méthodes occidentales, que ce soit pas l’éducation, les infrastructures ou par l’enseignement d’une méthode de gouverner. Nous arrivons avec nos gros sabots, notre vérité et nos dogmes dans un pays qui ne connaît rien à la culture occidentale. Sous prétexte de mettre fin au régime des Talibans, les opérations militaires ressemble de plus en plus à une croisade. Comme celle perpétré par diverses nations sous la gouvernance Chrétienne du moyen âge. Encore une fois, l’OTAN et le Canada font fausse route. Pourquoi ne pas se concentrer à diversifier l’agriculture au lieu de laisser faire (ou pire détruire sans avertir) la culture du pavot qui infecte le pays tout entier. N’y aurait-il pas un double discours sous cette inaction face à la production de drogue de ce pays? Les méthodes d’apaisement doivent être revues. Mais ce n’est pas demain la veille que l’on verra un changement de cap de la part des militaires. C’est plus le fun et facile d’utiliser des chars d’assauts et des mitraillettes que de travailler à améliorer les conditions de base d’un peuple en désespoir. De toute façon, nous n’en viendront pas à bout des Talibans. Autant changer de stratégie.

Si la vie vous intéresse
En toute honnêteté, au départ, j’ai peu d’empathie pour les militaires qui s’enrôle dans l’armée. J’imagine qu’ils doivent le faire en toute connaissance de cause. J’imagine aussi qu’ils savent qu’ils s’exposent à la possibilité d’être envoyés dans les zones conflictuelles de la planète. Par contre, une fois mis devant un fait accompli, il serait malhonnête de ne pas avoir au moins une pensée pour ces gars et ces filles qui, sans nécessairement l’avoir voulu réellement, sont exposé à des conditions de stress souvent insoutenables. Or, je n’apposerai pas cet hideux autocollant qui clame de supporter nos troupes sur ma voiture. Par contre, je ne serai pas celui qui s’opposera à une extension de la mission Canadienne. Je serai plutôt celui qui critiquera les méthodes actuelles pour parvenir à une stabilisation de l’Afghanistan; et nous somme loin de la panacée.. Alors, quand « la vie nous intéresse », même celle d’un militaire inconscient (ou trop patriotique), il est mieux de supporter ces pauvres âmes. Surtout lorsqu’elles reviennent de l’enfer.

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Enfin pourquoi ne pas envoyer directement vos recommandations à la défense nationale? Par contre, il ne faudra pas s’attendre à une réponse ou à un changement de cap de l’armée parce que vous avez écrit à cette adresse. Mais qui n’essaye rien, n’a rien.
info.afghanistan@international.gc.ca

mardi 29 juillet 2008

Le premier test de Michael Fortier


Les négociations ont failli à Genève, en ce qui concerne le cycle de Doha de l’OMC. Michael Fortier, un colistier aux prochaines élections fédérales dans Vaudreuil-Soulange y était. Malheureusement, il a du se contenter de rester à l’extérieur de la salle de négociations, qui était réservée au 6 pays les plus importants au niveau du commerce international. Bizarrement, le Canada ne semble pas faire parti de ce club sélect (qui inclut le Brésil?!). Par contre, il a dû jouer un rôle tampon entre les agriculteurs du pays, entre autre sous l’UPA, et le besoin pour le Canada de se positionner favorablement envers une plus grande libéralisation du commerce afin d’aider les pays en développement économique. Fortier était dans une position très inconfortable; d’un côté, devoir satisfaire un groupe de pression puissant, afin de maintenir les subventions et les droits tarifaires pour conserver notre gestion de l’offre (je suis plutôt d’accord avec ce principe, pour le moment) et de l’autre, la pression des pays émergeants qui achètent nos produits (mais en même temps demandes une redevance douanière importante).

Personnellement, cette petite sortie en Suisse ne donnera pas plus de crédibilité à ce non-élu du gouvernement Conservateur. Même si les dés étaient pipés en ce qui concerne sa position vers le protectionnisme de notre industrie agricole, Michael Fortier n’aura pas su démontrer sa valeur come représentant de nos intérêts dans la communauté internationale. Dans le fond, il doit être très heureux que les négociations aient achoppées. Il pourra ainsi se cacher derrière une décision qui n’est pas sienne, sans pour autant endommager l’image positive que le Canada tente de soutenir, soit l’adhésion à une libéralisation du commerce. Seule note positive : Michael Fortier mentionne la chose suivante : «On va voir une poussée d’ententes bilatérales pour tenter d’accomplir par nous-mêmes ce qu’on n’a pas réussi en groupe»

En conclusion, il devra être plus clair sur sa position envers nos méthodes d’échange de bien avec les autres pays lors des prochaines élections, car il semble un peu trop ménager la chèvre et le chou dans ce dossier. Saura-t-il user de plus de leadership? Seul le temps le dira. Et je serai aux premières loges pour surveiller ce personnage qui aspire encore à la légitimité politique, même après plus d’un an au sein du gouvernement minoritaire.

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Photo de Jacques Nadeau du Devoir