jeudi 22 novembre 2007

Le glissement occidental (ou comment le soccer expose une réalité)


Je crois que l’Euro 2008 en soccer est bel et bien amorcé. La défaite de l’Angleterre face à la Croatie montre un glissement des forces « footballiennes » vers l’Europe de l’est et les terres slaves (voir l’article suivant).

http://fr.uefa.com/competitions/euro/fixturesresults/round=2241/match=83954/report=rp.html

En plus des habituels Italiens, Français et Allemands, nous assisterons probablement à une percée Polonaise, Russe et même Roumaine ou Bulgare. Ces derniers pays qui restaient discrets sur le gazon depuis quelques années deviennent de plus en plus une menace sérieuse à l’establishment de l’Europe occidentale avec le ballon rond; et je ne parle pas ici de la surprise Grecque du dernier tournoi…

Cet événement peut-il sortir du contexte sportif ? Bien-sûr ! La majorité des Occidentaux n’ont d’yeux que pour la méchante Chine ou la menaçante Inde. On se trompe royalement de cible! « Méfiez-vous de l’eau qui dort » nous dit-on parfois. C’est exactement le dicton approprié pour imager le cas du glissement économique qui est en train de se produire en Europe. Ce glissement touchera bientôt l’Amérique, si ce n’est déjà fait. La défaite de l’Angleterre face à la Croatie aux qualifications de l’Euro 2008 est un symbole, mais un symbole fort.

Or Croatie, Roumanie, Hongrie, Biélorussie et même Bulgarie, jadis ou encore sous le joug de dictateurs sanglants ou de Présidents à la poigne de fer, commencent sérieusement à s’émanciper sur l’échiquier mondial. On peut même qualifier ce transfert économique de retour de balancier. En effet, ces états problématiques, aux yeux des occidentaux, furent des pôles culturels et économiques importants bien avant que les États-Unis ne fassent sentir leurs souffles de bébés dans le cou des Européens.

Par exemple, tout ces pays, bien qu’encore affaiblis par l’ex-URRS, cognent à la porte de l’Europe, ou font déjà partie de L’Union Européenne. D’autres veulent utiliser des outils d’émancipations telle l’adhésion à l’OTAN ou toutes autres formes de collaboration avec l’Occident. Déjà, les États-Unis jouent le jeu militaire avec les Croates, la Pologne et la République Tchèque (vous vous souvenez du bouclier anti-missile ?). Par exemple, à cause de la rareté (et des coûts) des ingénieurs locaux et les limites budgétaires, on voit de plus en plus à Montréal des génies Bulgare, Roumains, Bélarusses, Indiens et Chinois… Et ils sont très performants, experts dans leur domaine et peu chèrs… Ce ne sont plus les travailleurs à la chaine que nous avons biens connus il y a 10 ans. Ainsi, les badauds qui défilent devant les gourous Bouchard-Taylor oublient souvent l’impact économique que ces cerveaux auront dans notre société. Toute cette émancipation des pays en devenir Européens ont une bien plus grande incidence sur notre économie que sur notre culture.

Or, la dernière mode est d’essayer de contrecarrer ou d’utiliser l’expansion du génie Indien et Chinois en tout domaine. Par contre, juste le fait de vouloir ouvrir des usines ou d’utiliser les ressources de ces pays demande une énorme énergie de supervision et de suivi ; ceci sans parler de la qualité des produits qui en ressort. C’est là où le bat blesse ! Au lieu de se concentrer à améliorer notre expertise, à la modifier pour se faire une nouvelle niche de pouvoir mondial, nous nous replions sur nous même, pleurons nos pertes et fermetures d’usines et nous demandons ce qui à bien pu se passer. En fait, autant les pays d’Europe centrale ou de l’est que l’Inde et la Chine vivent exactement ce que nous avons vécu au Québec il y a 40 à 50 ans. Malheureusement, la fourmi que nous étions s’est transformée en cigale. Ne nous reste-t-il qu’à danser ? Quelles sont nos options ? Voici quelques pistes de réflexions :

* Accroître nos capacités de gestions

* Reconnaître notre leadership et notre influence


* Parfaire nos connaissances en technologie de pointes


* Laisser tomber peu à peu la production de masse et se créer des niches et des méthodes de productions spécialisées.


* Reformer nos employés vers des domaines pointus (équipements spécialisés)


* Travailler plus longtemps (fini le temps de la Liberté 55!) – Désolé pour ceux qui rêvent encore… Ça fait longtemps que la France en discute de ce problème de six semaines de vacances et de retraite anticipée… Pourquoi pas nous!


* Enfin, prendre le taureau par les cornes et ne pas s’illusionner face à la réalité. Il faut cesser de croire que ces peuples vivront éventuellement une syndicalisation semblable à ce qui s’est passée ici. Cette attitude vie seulement dans l’espoir et non dans notre propre action face à ce problème.

La victoire de la Croatie face à l’Angleterre n’est que sportive pour le moment. Par contre, le feu gronde dans les sous-sols Est-Européens. Le volcan est prêt à éclater et nous sommes là à les contempler sans agir de façon concrète. En fait, la solution est chez nous ! Relevons-nous les manches pardi !

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Si vous voulez approfondir votre réflexion, veuillez vous procurer le livre suivant. Ça fait peur… (La terre est plate de Thomas L. Freidman)

http://www.renaud-bray.com/francais/menu/gabarit.asp?Entete=Livre&Section=Livre&Page=fiche_wsc.asp&RBCode=260097538&PRCleunik=1005415

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