jeudi 10 mai 2007

Le "Going Out" de Boisclair et la déroute du PQ

Il était temps que cette histoire de chef mal-aimé prenne fin. Nous sommes (encore) à l’aube d’un changement au Parti québécois. Je persiste et signe, mon commentaire précédent sur l’abolition du PQ demeure. Certains me demanderont comment un souverainiste peut-il désirer la fin d’un rare outil qui œuvre à l’émancipation du Québec? La réponse est dans la question. Lorsque cet outil (pour emprunter le nouvel adage populaire de la boite à outils) est rouillé de l’intérieur, nul besoin d’essayer de le réparer en surface. Je vous le dis, la gangrène s’est installée et rien ne peut l’arrêter. Ni même une Marois (si « présidentiable » soit-elle) ou un Duceppe ne peut empêcher la désintégration lente du parti. Sans vouloir me répéter, la cause souverainiste n’est plus assez bien portée par le parti Québécois. Bernard Landry le savait bien; on ne peut diriger ce monstre avec moins de 80% d’appui. Lorsque le chef qui porte une cause n’est pas supporté par la très grande majorité de ses membres, c’est déjà un signe que quelque chose ne va pas à l’intérieur. Au-delà de gouverner, plusieurs membres du parti semblent avoir oublié l’article 1, sa raison de vivre. Ce parti est devenu un instrument d’émancipation de pouvoir personnel plus que de propagation d’une cause sociale. La cause d’un peuple ayant une culture différente du reste de l’Amérique et qui ne veut pas se perdre, s’entend. Bien sûr que les membres de ce parti ont à cœur la cause libératrice. Par contre, elle est de plus en plus étouffée par la soif de pouvoir grandissante et du grenouillage d’obscurs personnages qui sont souvent présidents de sections régionales ou organisateurs locaux.

Que diriez-vous de bâtir une nouvelle organisation qui aurait dans ces rangs un chef de la trempe de Joseph Facal, Pauline Marois ou de Jean-Pierre Charboneau ? Les oubliés de la course à la chefferie de 2005 seraient des atouts importants tels, Richard Legendre et Louis Bernard. Pourquoi ne pas persuader Mme Payette de joindre ce nouveau parti? Convaincre Daniel Turp de tromper le PQ et rapatrier quelques bloquistes qui n'apportent rien à Ottawa et le tour est joué ! À quand le prochain « pool » ?

Il nous faut quelqu’un avec du charisme! Oubliez le style élitiste ou le genre branché. Il faut se rapprocher de la peuplade. Quelqu’un au franc parlé avec des idées nouvelles et surtout une conviction inébranlable. Cette conviction doit transpirer et influencer les souverainistes mous. Au risque d’en surprendre ou décevoir quelques-uns, laissez Gilles Duceppe où il est. Ce personnage n’a aucun charisme. Au lieu de rassembler et renforcer les indécis, il aura vite fait de frustrer certains membres avec son style dictateur. Beaucoup, y verront aussi l’acte d’un opportuniste. De toute façon, nous avons besoin d’un chien de garde à Ottawa et il y remplit son rôle à merveille.

Malgré ces vœux un peu irréalistes, souhaitons que le PQ se reprenne en main. Le temps est venu de brasser la cage, de se secouer un peu afin de faire sortir les puces qui nous grugent de l’intérieur. De toute façon, laissons l’ADQ faire son œuvre à l’opposition. Les libéraux en auront plein les bras. Nous avons la chance de nous ressaisir, sans trop de pression et ce, pour les deux prochaines années au moins.

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