mercredi 12 septembre 2012

Nous aussi on est Super Ordinaire...


J’aime parfois qu’on me force à faire quelque chose. Ça fait du bien de se faire diriger de temps à autre. Il m’arrive d’être contraint à réfléchir quand je ne suis pas assez fort pour changer une habitude bien « croutée » en moi. Je remercie donc formellement les pétrolières d’éveiller les consciences, malgré eux. En fait, la montée du prix de l’essence me fait sourire et m’enchante même. Bon. Mon sourire est un peu jaune parce que je consomme beaucoup d’essence. Mais cette fulgurante montée du prix à la pompe impose la réflexion sur notre relation avec l’essence et nos habitudes de vie qui l’alimente. Restons encore un peu dans les couleurs si vous le voulez bien.



Du plus loin que je me souvienne, la seule différence entre nos habitudes de consommation d’il y a trente ans et celle d’aujourd’hui face à l’essence est le choix de couleur. J’entends encore mon père dire au pompiste : « 10 piasses de jaune steplait ». Et moi qui aimais bien plus la couleur rouge, je me demandais bien pourquoi personne n’en voulait, sauf peut-être les grands-pères avec leurs gros Chrysler… Pour le reste, nous sommes toujours et encore plus accros à l’essence. Nous avons évolué, mais dans le mauvais sens! Nous restons toujours plus loin en banlieue, nos petits déplacements se font en voiture faute de temps, nous avons de gros bateaux, des jets skis et des pickups pour les vrais gars (et parfois de très petites madames).  Preuve du culte transposé du char: y’en a qui posent des couilles en arrière de leur voiture, probablement pour compenser quelque chose… De plus, je n’ai jamais vu autant de camions-remorque sur la route grâce à nos besoins de consommation qui n’ont maintenant plus aucune limite. Si au moins on pouvait sniffer ce gaz sans danger, question d’avoir toujours le sourire aux lèvres…


Que nenni! Dans un geste qui s’apparente à l’injection de drogue dure, nous insérons allègrement ce fluide dans cette extension de nous-mêmes qu’est l’auto. La voiture est devenue une dépendance presque physique… viscérale même. Donc, en 30 ans, aucune solution, aucune créativité, aucun espoir de s’en sortir à court terme. Pourtant, après la crise de l’énergie des années 70, nous aurions dû apprendre quelque chose? Ah? L’apprentissage de l’histoire sert à rien vous dites? Et les vaches pètent, et les porcs défèquent? Ah, ok…


À partir de maintenant, cessez d’engorger l’autoroute médiatique de vos boniments ou complaintes envers les pétrolières. Les gouvernements sont impuissants? Pourquoi ne pas attaquer le problème sous un autre angle? Au lieu de proposer aux gouvernements de surveiller ces capitalistes crasse ces crosseurs ces entrepreneurs, pourquoi ne pas imposer à l’Assnat de bonifier substantiellement l’offre de transport en commun et de faire la promotion d’alternatives écologiques au lieu de modèles d’échangeurs des années 60? Pourquoi ne pennons-nous pas un instant, durant un commercial passant au milieu d’Occupation Double pour nous demander ce que nous faisons à une distance d’une heure de notre travail? Et durant les nombreuses annonces à Radio X, pourquoi ne pas demander aux constructeurs automobiles, par les voix officielles, de s’imposer des normes beaucoup plus sévères face à la consommation d’essence de leurs véhicules? Et si c’était le fun de partager mon déplacement avec quelqu’un d’autre au lieu d’écouter seul CKAC Radio-Trafic?


Il serait facile de prétendre que la psychose de l’augmentation passée, nous reprendrons notre trou comme un bon chien de poche et finiront par accepter que l’essence s’élève à 1,60$ rendu à noël. Mais il est plus que temps de collectivement s’encourager à adopter des solutions alternatives, quitte à juste lever le pied un peu. Et si nous vivions mieux collectivement sans l’essence justement? Voici quelques pistes de solutions farfelues en attendant vos solutions plus réalistes :


• Démarrer un concours du plus grand nombre de personnes dans une seule voiture pour le même déplacement sur plusieurs jours de suite


• Imposer une loi qui empêche les gens d’aller travailler à plus de 20 km de la maison (le fédéral en serait bien capable…)


• Interdire les voitures qui tournent au ralenti l’hiver ou à l’arrêt plus de 30 secondes


• Interdire les démarreurs à distance


• Donner un bonus aux employés qui arrivent en covoiturage ou en transport en commun à la fin de l’année (financé par le gouvernement bien sûr)


• Installer le wi-fi dans tous les trains de banlieue et les autobus voyageurs


• D’autres idées?

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