Je l’avoue, la curiosité m’a poussé à aller entendre et voir cette nymphette québécoise qu’on annonce comme étant le nouveau buzz des derniers jours et qui semble si virale sur You Tube (qu’on peut voir en cliquant ici).
Après coup, le seul virus dont je sois atteint est l’ennuie (baille). Je me range donc derrière les 10.999 millions de personnes potentielles qui trouvent probablement cette réédition d’un tube déjà insipide à l’origine comme un bonbon déjà fondu d’avance. Vous vous rappelez les bonbons Fizz? Ceux qui pétillent dans la bouche le temps d’une ou 2 seconde? Aucun plaisir réel, aucune valeur ajoutée si ce n’est qu’un picotement. J’admets tout de même que le producteur de ce « cover » a permis d’élever un peu le talent déjà faible de cette chanteuse qui ne passera jamais dans l’histoire de la musique, sauf peut-être dans les palmarès insignifiant du nombre de clics de souris servant seulement à alimenter la procrastination (comme pour moi, je l’admet). Pas très édifiant comme palmarès. Alors pourquoi cette envie folle de cliquer?
En fait, au-delà de cette mode du clip viral sur les réseaux sociaux, ce qui nous manque et qui se perd est le discernement, autant du côté spectateur que diffuseur. Avons-nous perdu tout sens du bon goût depuis que l'offre a explosé sur internet? Le narcissisme est-il devenu un standard en ce bas monde? Pour ma part, avec la surexposition du SOI et la haute proportion de « junk »exposée partout sur la planète numérique, il me semble même que je perd cette faculté de juger si chère à Emmanuel Kant et qui nous permet de définir ce qu’est le beau, le vrai. Je suis atteint aussi.
Toutefois, si l’on regarde le bon côté des choses, c’est justement cette faculté de juger qui est mise au défi en cette ère où tout est permis et où la liberté d’expression semble atteindre sa limite. On peut le remarquer par exemple avec le navet filmique anti-islamiste ou même Charlie Hebdo qui provoquent l’ire de la communauté en général sur la planète. Il est juste de se demander si cette vidéo et ces apparitions d’un Mahomet caricaturé propulsée par les réseaux sociaux ne sont finalement que des catalyseurs de ce qui veille de plus sournois en nous (que ce soit voyeurisme, violence, provocation ou haine). N’est-ce pas aujourd’hui une belle occasion de se demander s’il est nécessaire de s’exposer constamment aux seins de Princess Kate et autres « Occupation Double » ou à la rhétorique du « c’est nous la vérité, pas vous »? La nature même de ces diffusions à l’emporte-pièce ne fait que stimuler une forme d’abrutissement collectif qu’il est difficile de freiner. Nous l’avons bien vu dans les dérapages autant virtuels que dans la rue lors du « printemps érable ». Aurions-nous perdu tout sens de ce qu’est la créativité? Cette créativité qui nous permet d’évoluer? Oui, Internet a changé la face du monde. Ça c’était créatif! Mais ce que l’homme en fait, au même titre que la bombe atomique, n’a rien de rassurant. Quand le plus bas dénominateur commun domine autant dans les média que dans nos discussions de salons, il est temps de se demander si nous valons mieux individuellement… pour le mieux être collectif.
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