Il existe une fable de La Fontaine qui nous rappel qu’outre passer nos limites peut générer de fâcheuses conséquences. Il s’agit bien sûr de la fable de La Grenouille Qui Voulait Se Faire Aussi Grosse Que Le Bœuf. Poussé par certains députés de l’ouest Canadien et quelques tiers conseillers encore attachés au « Reform Party », le Parti Conservateur est-il en train de s’éloigner de son rôle de parti minoritaire?
Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma sœur,Est-ce assez ? dites-moi : N’y suis-je point encore ?
— Nenni. — M’y voici donc ? — Point du tout. — M’y voilà ?— Vous n’en approchez point. »
La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs,
Tout petit Prince a des Ambassadeurs,
Tout Marquis veut avoir des Pages.
En effet, après avoir rappelé en renfort, il y a quelques semaines, la ministre du patrimoine Canadien, Josée Verner, pour justifier certaines clauses du projet de loi C-10 (détail sur : http://www.ledevoir.com/2008/04/07/183930.html), voilà qu’un autre fantoche Québécois de Stephen Harper tente de nous convaincre que le nouveau (et peu connu) projet de loi C-484 ne remet pas en cause le droit à l’avortement. C’est effectivement le ministre du Travail (??), Jean-Pierre Blackburn, qui à défendu, de façon malhabile, ce projet de loi pour le moins nébuleux sur l’avenir des droit du fœtus en cas de violence envers la mère.
Lire : (http://www.cyberpresse.ca/article/20080526/CPACTUALITES/80526158/1025/CPACTUALITES)
et
http://www.arcc-cdac.ca/fr/action/c-484-points-saillants.htm
Ces projets de loi sont tellement propices à l’interprétation qu’il est inutile d’essayer de cerner qui a tord ou raison. Aussi, ce serait perdre de l’énergie que d’user de démagogie ou de cynisme en ce qui concerne les projets spéciaux du Parti Conservateur. De toute façon, les caricaturistes de partout au Canada s’en chargent de belle façon. Par contre, il y a lieu de se demander ce qui cause la remontée des hauts cris envers ce gouvernement qui, selon toute vraisemblance, oubli qu’en lui donnant un mandat restreint, les citoyens veillent. Ainsi, les craintes de plusieurs observateurs et éditorialistes par rapport à la nomination de Stephen Harper au sommet du nouveau Parti Conservateur s’avéraient correctes. Par ses multiples impairs ayant eu lieu au cours de ses deux trop longues années au pouvoir, l’Honorable Premier chef nous montre discrètement ses méthodes peu orthodoxes en amenant le pays vers un état aux apparences totalitaires. Que ce soit par le contrôle de l’information livrée aux médias, sa vision capitaliste de l’environnement, son droit de regards sur le financement de productions artistiques jugées offensantes, ou en donnant un droit quelconque au fœtus, les façons de faire du parti nous ramènent aisément au genre de contrôle qu’exerçait l’église catholique il n’y a pas si longtemps.
Le Parti Libéral n’étant pas en reste dans cette histoire, ayant lui-même créé le projet de loi C-10, il a au moins le mérite d’être plus discret sur ce que devrait être le « code de la bonne pensée et conduite canadienne ». Sans vouloir défendre le groupe de Stéphane Dion, qui est principalement la cause de la survie du parti bleu au pouvoir, il est intéressant d’appuyer le fait que même le peuple Québécois, par sa simple hargne face au scandale des commandites et son goût inné du changement inutile, s’est offert il y a deux ans et sans trop réfléchir, le risque de perdre à nouveau ce que nos précédent gouvernants ont mis tant d’années à construire, soit la liberté de pensée, d’agir et d’être.
Ainsi, comme la grenouille de la fable montrée plus haut, Stephen Harper ne peut que continuer à perdre de la crédibilité face à un électorat de l’est Canadien de moins en moins patient. Malheureusement, peu ou pas d’alternatives sérieuses s’offrent au peuple pour le moment. Par contre, les montées de lait des différents regroupements concernés par les sorties controversées de Stephen Harper sont de belles alternatives démocratiques. Il suffit maintenant pour nous de ne pas laisser tomber ces causes dans les oubliettes de la mémoire collective. S’abstenir de contester les propositions totalitaires du Parti Conservateur s’apparenterait à signer un chèque en blanc pour un plus grand contrôle du gouvernement sur la liberté. Finalement, peut-être devrions-nous laisser Stephen Harper se gonfler aux dimensions du bœuf (canadien) qu’il n’est pas, jusqu’à ce qu’il éclate par lui-même….
2 commentaires:
Excellent texte mon bel ami!..
Tu sais ta derniere phrase me rapelle un certain film de Pierre Falardeau!..hihihiii! ...Tu me manque ...:-(
à bientot..:-)
J'imagine que tu parle de notre Elvis national? Je n'y avait pas pensé... Merci d'être passé ici. C'est toujours un plaisir de te recevoir. Et moi aussi, tu me manque...
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