mercredi 30 janvier 2008

Le vilain petit mouton noir (ou l’apologie de la « stupiditélé »)


Prologue
Certains diront que je ne suis pas très constant dans mes publications. D’autres diront que je suis en retard sur le sujet. J’en conviens. Il y a un bail que j’ai écris des textes d’opinion sur ce site; les mois de décembre et janvier m’offrant beaucoup plus à faire que de pianoter devant un écran. Par contre, sachez que ce blogue existe en premier lieu que pour mon plaisir personnel. Au contraire de mes collègues souverains et amis « reporters », les échanges de commentaires sont optionnels et ne cause chez moi qu’une infime déception s’il y a absence d’interaction. N’est-ce pas merveilleux; à défaut d’être lu par des centaines de personnes, je suis contraint… à aucune contrainte? C’est donc avec un humble contentement que je ponds mon premier soliloque de 2008. À bon entendeur…

Comment (dé)faillir en faisant de la télé généraliste?
C’est avec un soupçon d’ironie que j’ai accueilli la nouvelle sur la tutelle de la chaine aux quatre saisons en décembre dernier. Avec cette annonce me sont apparus des souvenirs presque ineffables reliés à cette « jeune-vieille » télé. Jeune, parce qu’elle n’existe que depuis 1986, mais vieillotte parce que c’est une station qui, malgré son impacts sur le style de journalisme au Québec, a peu évoluée dans son ton.

Par-contre, mon envie de retourner voir ce mouton noir, chose que je n’ai pas fait depuis belle lurette, n’est pas venu spontanément; d’où le délai entre la nouvelle sur la faillite de TQS, parue au mois de décembre et ce billet. Voici donc mon inintéressante histoire d’amour-haine avec cette chaine spécialisée en … en rien quoi!

Jadis, la télé aux cinq petits ronds de couleurs (qui ressemblaient à des Pac-Man faisant une gentille ronde) envahissait beaucoup plus souvent mon univers qu’aujourd’hui. En fait, je boude cette télé (et mon plaisir) depuis plusieurs années déjà. Des esprits bien pensant diront que je suis devenu « péteux ». Ils n’ont pas complètement tord. Disons plutôt que TQS m’est devenu plus un plaisir coupable dont je ne dis mots, qu’un réel divertissement.

« Cachez ce poil que je ne saurais voir »
Je me souviens que cette boite fut lancée lorsque j’avais l’âge où toutes les filles s’habillaient encore « Au Coton ». En fait, grâce à la mode vestimentaire du temps, les filles me laissaient beaucoup de place à l’imagination au début de mon adolescence. Malgré un bel esprit créatif, il me fallait un peu plus de concret. Ainsi, après avoir partagé plusieurs « brontosaure burger » avec Fred Caillou pendant quelques midis, j’ai pu, grâce à TQS, fréquenter les multiples courbes de quelques Emmanuelles aux heures « Bleu Nuit ». Jadis, cette ère encore très loin de l’hyper-sexualisation canalisait mes références érotiques avec des femmes comme Olinka Hardiman ou Madame Claude. Que de beaux souvenirs aux contours de bikini velus. Le summum du septième art avec une cote sept dans le « tévé hebdo ». L’ensemble était agrémenté de traductions hilarantes n’allant souvent pas plus loin qu’un « Oh oui! » sirupeux; tout ça saupoudré d’une trame sonore de marque CASIO. Ce qu’on pouvait supporter pour avoir un peu plus de sang dans le membre viril… je vous le demande. Merci TQS d’avoir rempli le vide laissé par mes cours de FPS au secondaire…

« Ça pas d’bon « sang » s’que vous dites là madame!»
C’est un boniment qui revenait fréquemment à cette chaine. C’était le temps où je perdais mon temps. Assidu spectateur, garçon pubère et en construction d’un mental propre à moi, j’aimais parfois me faire brasser la cage par un Jean-Luc Mongrain ou autre chialeur-animateur. De façon indirecte, on nous traitait de cancre en nous faisant la morale style « petites-gences ». Aujourd’hui, j’ai réalisé qu’il faut un bon esprit critique pour survivre à la démagogie de cette chaine. Que ce soit pour les affaires publiques, l’après-match des Nordiques ou les films avec lutteurs à la retraite, il fallait prendre TQS pour ce qu’elle était : une chaine méli-mélo qui ne ménage ni la chèvre et le choux. Cette fréquence VHF fût quelque temps mon sac de chips « all-dressed » : ultra-salée, au goût mal amalgamé et sans grand intérêt, sauf pour se bourrer de calories vide. À mon sens, 20 ans plus tard, cette station prend encore les gens pour des éponges. C’est encore une télé très centré sur nos petits faits divers. Parfois, elle se permet un soubresaut obligé mais trop court vers les vicissitudes mondiales.

« De TQ à TQS, il y a beaucoup plus qu’un « S » de différence »
Je me suis alors demandé quelle est l’utilité d’une telle télé en 2008, vu l’énorme choix des chaines spécialisée et l’avènement du « sur demande ». Qui veut d’un TQS aujourd’hui et qu’est-ce qu’on peut bien en retirer? Voici quelques humbles et désintéressées pistes de réflexions :

En tant que nouveau « singulier », j’ai un peu plus de temps libre. C’est en ces nouveaux temps mort que je réapprends à le perdre. Or, il y a quelques semaines, je me prélassais devant les délicieuses rediffusions de Passe-Partout que l’on nous a régurgité tout le temps des fêtes à Télé-Québec (TQ). Au diable les ragots entourant la pédagogie de cette vielle émission, mes enfants ont été autant « scotchés » que je l’étais il y 25-30 ans… Mais quel est le rapport, me direz-vous? Cette longue introduction démontre ce qui a pu défaillir dans ma boite crânienne pour que je puisse retourner espionner ce qui se faisait dans le côté obscur des médias québécois : tout simplement la nostalgie. Même si j’ai toujours pensé que le « Q » prenait une trop grande place dans l’acronyme de TQS, j’étais curieux de voir si ce poste avait évolué. Je vous apprendrai « nada » en disant que rien n’a vraiment changé.

En effet, je retrouve une idole d’enfance en Paul Sarrasin, cette grande voix officielle de TQS que je chérissais tant à Solid Rock chez Musique Plus. De plus, il y a toujours ce Mongrain avec plus ou moins les mêmes sujets de « chialage ». En résumé, j’ai eu le plaisir d’assister à des débats « importants » à 110%, sur l’odeur de support athlétique qui règne dans les vestiaires du Canadien. J’ai écouté au moins deux films « majeurs », inspirés librement des romans de Danielle Steele. J’ai entre-autre entendu parler ad-nauseam de Paris Hilton et de Britney Spears à Flash; j’ai un peu souris en regardant « 450, chemin du François Massipoche ». Je dois préciser que les rires en cannes m’ont beaucoup aidés à me synchroniser… Enfin, je me suis engraissé le bide en me prélassant devant nos quilleurs québécois pour finir par verser une larme sur Vision Mondiale. Malheureusement, je ne me suis pas assez couché tard pour voir s’il y avait encore des « porn stars » poilues qui sévissaient à bleu nuit…

« Non, ne me quitte pas »
Je savais que je prenais un risque en retournant voir ce qui se faisait de pire dans notre télé. Je ne me le cache pas, jusqu’à un certain point, j’ai aimé ça! J’ai retrouvé en moi ce côté simplet, ricaneur pour rien et surtout voyeur. Mon côté « nez en l’air » en a pris pour son rhume car j’avais presque oublié le plaisir de « s’évacher » devant des inepties. TQS! Ne me quitte pas! J’ai réalisé à quel point ni Véronique Cloutier, ni Eric Salvail ne comblent réellement mon désir de relâchement mental dont j’ai tant besoin parfois. Bien sûr, rien n’est irremplaçable. Je peux assouvir ma paresse avec d’autres perles qui passent parfois à Canal Vie, Canal Vox, Canal D ou le canal Avis de recherche.tv (poste 46). Par contre, pourquoi faire faire de l’exercice à mes doigts sur une télécommande lorsque que l’on peut, sans effort, combiner tout ces postes dans un seul? Je sais que je ne retournerai pas de sitôt regarder TQS, n’en déplaise à mes détracteurs. Ce mouton noir est devenu mon « fix » de stupidité et ma trousse de premiers (derniers) soins dont on ne se sert pratiquement jamais (où tout est expiré…). C’est rassurant de savoir qu’elle existe, tout simplement.

Longue vie à TQS!

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Lexique : FPS = Formation Personnelle et Sociale

1 commentaire:

Dianerythme a dit...

Moi je pourrai jouer une scène des plus...sensuellllllllllllle si on me le demandais!...;)

Tres bon texte mon cher, intéressant et vivant de toi!...
Coninuez de penser librement mon cher Seigneur...x